Témoignages de pros : les métiers du patrimoine

La restauration du patrimoine

La remise en état d’édifices est un travail minutieux qui requiert l’intervention de plusieurs corps de métiers.

Maud et Marc-Philippe, restaurateurs de peintures murales

« J'ai essayé de trouver le métier qui me permettrait d'être au plus proche des œuvres avec cette notion de chimie et avec aussi des recherches historiques. »

Benoit, charpentier sur monuments historiques 

Mon quotidien ?

C’est d’abord d’appréhender le site (l’ensemble du bâtiment), de bien comprendre le fonctionnement d’un bâtiment, d’une charpente, de voir les points positifs et négatifs d’une charpente de manière à la restaurer. C’est une approche à la fois technique et archéologique avec une recherche historique de la charpente. Après cette phase d’étude, place à l’exécution du chantier avec l’organisation technique en prenant en compte le côté historique.

Pourquoi j'ai choisi la charpente de monuments historiques ?

C’est tout l’intérêt du patrimoine ; c’est un voyage dans le temps tout en respectant les techniques et la sécurité d’aujourd’hui. Je suis pratiquement tous les jours sur un nouveau chantier du patrimoine, d’églises, de cathédrales, de Châteaux, de maisons anciennes à restaurer, de moulins... c’est extrêmement riche !

Les connaissances nécessaires ?

Il y a aussi une approche qui est indispensable quand on veut travailler sur les monuments historiques, c’est la connaissance de l’histoire de l’art. Il faut connaitre son métier dans son histoire, avoir des compétences sur les techniques utilisées par les anciens, sur les techniques de construction de charpente et de bâti ancien. C’est un enrichissement personnel quand vous êtes sur un monument comme la Chapelle du château d’Amboise ou le pont d’accès au donjon du château de Vincennes...

Ce travail c’est la transmission, la restauration pour les siècles futurs. On travaille pour les générations futures c’est extrêmement enrichissant. Le plaisir d’avoir réussi à bâtir quelque chose, construit, réaliser quelque chose de très beau !

La préservation du patrimoine

Garder les traces de notre histoire est essentiel pour enrichir notre patrimoine et perpétuer les traditions.

Marion, archiviste

Mon métier ?

Je gère la production documentaire d’une administration. Je gère quotidiennement les documents (papier ou numérique) en les collectant dans les différents services.

L’objectif ?

Valoriser les archives et créer l’histoire de la collectivité. Pour cela, je les récupère, les trie et les classe en trouvant une organisation logique de classement pour stocker les documents. J’accompagne les différents services à la gestion documentaire en réalisant un état des lieux dans les services et en les sensibilisant aux pratiques d’archivage, la gestion du numérique et du papier. Certaines fois, il faut aussi revoir le stockage des archives afin de vérifier que ce qui a été conservé doit l’être et/ou revoir le conditionnement.

Selon le lieu d’exercice, l’archiviste met à disposition du public les archives : il accompagne et informe les utilisateurs, il peut mettre en place des actions de valorisation sous forme d’expositions physiques ou virtuelles, sur un site Internet, escape game... par des ateliers « comment chercher » ou des salles de lecture pour réaliser les recherches, etc.

Les évolutions de mon métier ?

Aujourd’hui, l’archiviste gère plus de l’électronique, donc il faut beaucoup de notions en informatique, des connaissances en droit et juridique. Pour la conservation papier, il faut des connaissances dans le bâtiment (avoir des conditions de conservation optimum : dans de bonnes conditions, gestions des locaux car cela est conservé longtemps).

Mon parcours scolaire ?

J'ai passé un bac littéraire puis une licence Histoire option archive documentation suivie d’un master 2 en Histoire contemporaine.

Arnaud, horloger

Comment se déroule ma journée ?

Je vais commencer par regarder tout ce qu’on a à réparer : les horloges, montres, automates… Je vérifie si tout va bien, si c’est à l’heure et je vais éventuellement faire quelques réglages. Je vais ensuite suivre toutes les demandes en cours pour être sûr que chaque client a obtenu une réponse. Lorsque j’ai une pièce à restaurer je vais tout démonter et je regarde chaque défaut d’usure pour faire en sorte que ça puisse fonctionner correctement. Je ne travaille pas que sur de l’horlogerie, je travaille la mécanique d’art donc ça peut-être des boîtes à musique, des automates, des oiseaux chanteurs…

Avec mon associé, on a un atelier-boutique : c’est à la fois un lieu de restauration d’horlogerie et un lieu où je m’occupe des clients. Je travaille avec des particuliers et des professionnels.

Les qualités nécessaires ?

Je pense qu’il faut être très rigoureux, méthodique, curieux et patient. C’est un métier qui demande beaucoup de connaissances et de pratique.

Mon parcours ?

Après un bac littéraire, je suis allé étudier les langues étrangères à l’université à Tours. C’est après cette expérience que j’ai découvert l’horlogerie. J’ai donc fait un CAP horlogerie puis plusieurs formations complémentaires en histoire de l’art.

J’ai appris mon métier avec une alternance. Mon maitre d’apprentissage m’a fait passer du gros au petit. La première horloge que j’ai restaurée c’était une horloge de château, un format qui mesurait deux mètres de longueur et un mètre de profondeur. C’était un gros ouvrage, c’était assez compliqué car il y avait une sonnerie tous les quarts d’heure. Je suis ensuite passé progressivement à des plus petits formats, pour arriver à la montre.