Charles Huon, champion régional des Worldskills en menuiserie

Interview de Charles Huon, champion régional des Worldskills en menuiserie

Ce qui t’a incité à participer à la compétition WorldSkills ? 

Lors de ma deuxième année d'apprentissage j'ai participé au concours du Meilleur Apprenti de France et c'était pour moi la suite logique. Je fais ces concours car je cherche continuellement à apprendre, me dépasser et sortir de ma zone de confort pour évoluer dans mon métier et humainement.

La Compétition WorldSkills pour toi c’est quoi ? 

Pour moi c'est comme les jeux olympiques de métiers pour les jeunes, ce n'est pas encore autant connu mais l'idée est la même. Plus personnellement c'est un objectif, un but auquel je me consacre pleinement depuis 3 ans déjà.

Ce que cette compétition t’a apporté ?

Cette compétition m'a apporté beaucoup de choses tant humainement que techniquement dans mon métier. Elle m'a permis de me préparer pour mieux gérer le stress, le regard des autres mais aussi la fatigue pour tenter de garder de la lucidité jusqu'aux dernières minutes du sujet. Elle m'a aussi contraint à apprendre à tenir une grosse charge de travail quotidienne pour les entrainements tout en connaissant ses limites pour freiner avant le craquage. Elle m'a permis de mieux gérer mon sommeil, mon sens de l'organisation, des priorités dans mon métier ou au quotidien. J'ai aussi pu prendre davantage confiance en moi, m'améliorer dans la prise de décision rapide. J'ai pu affuter ma vision dans l'espace et mon estimation des temps de fabrication dans l'organisation d'un projet. Toutes ces qualités ne sont, bien entendu, pas complétement acquises et il me reste du travail avant d'y parvenir mais la compétition m'a fait faire un bond en avant.

Quel est ton objectif dans la compétition ?

Mon objectif à Marseille est de faire une pièce dont je serai fier, qui représentera mon niveau, mon engagement et de laquelle je n'aurais pas de regrets. Étant assez exigeant avec moi-même je pense que si c'est le cas, alors les résultats suivront. Peut-être que je représenterais la France à Shangaï ou pour les Euroskills en Allemagne.

Qui t’inspire ?  As-tu un modèle professionnel ?

Je n'ai pas vraiment de modèle précis, je préfère m'inspirer un peu des qualités de chacun. Je trouve ça plus enrichissant, ça peut être la détermination et le courage d'un ancien compétiteur, l'habilité dans la gestion d'équipe de mon patron ou bien l'adaptation de travail d'un collègue sur le chantier. Dans tous les cas, j'apprends. C'est parfois dur car je me compare face aux qualités de chacun, de chacune donc je ne suis souvent pas à leur niveau.

Pourquoi ou comment as-tu choisi ce métier ?

J'ai choisi ce métier car depuis très jeune, grâce à mon père j'ai été baigné dans les métiers manuels en restaurant notre maison. J'ai ensuite fait beaucoup de recherche et j'ai choisi la menuiserie pour sa technicité donc sa quantité de chose à apprendre. C'est un métier très vaste ou l'on travaille avec beaucoup de machines, sur chantier, à l'atelier ou en bureau. On peut travailler du bois massif ou des panneaux pour faire de l'agencement. Tout cela pour rafraichir la maison d'un couple de retraité du village ou bien pour agencer de luxueuses villas sur la côte ou à l'étranger.

Qu’est-ce que tu aimes le plus dans ton métier ? 

C'est sa diversité, le travail du bois mais aussi de voir le chantier du début à la fin. On peut être amené à faire des esthétiques avec le client puis faire les plans, fabriquer et aller poser l'ouvrage final et voir la réaction de ses nouveaux propriétaires. 

Quel est ton état d’esprit quelques semaines avant les finales nationales ?

(Hypothèse) Aujourd'hui je pense avoir fait tout ce qu'il était possible de faire pour tenter d'accéder au podium. J'espère que la compétition se déroulera sans trop d'imprévus et que le meilleur gagne ! Ce qui est certain c'est que je vais tout donner !